Dorian Louvet : l’athlète de demi-fond devenu aventurier
Running Care vous emmène aujourd’hui à la rencontre de Dorian Louvet. Vous connaissez sûrement déjà cet aventurier de Koh Lanta qui a marqué la saison précédente. A 31 ans, contrôleur SNCF dans la vie, il accompagne également les runners au quotidien en temps que coach sportif. Après avoir raccroché les crampons de foot, il débute l’athlétisme à ses 18 ans et deviendra Champion National de 3000m Steeple. Aujourd’hui ambassadeur des #42 Healthy Running Days, il partage avec nous ses conseils pour allier performance et santé.
Comment t’es-tu mis à la course à pied ?
Au foot, ma principale qualité était vraiment l’endurance. Je courais tout le temps et à l’entraînement quand on faisait des tests VMA, je finissais toujours en dernier. Je sentais qu’il y avait quelque chose à faire là dedans. C’est naturellement que quand j’ai voulu arrêter le foot je me suis tourné vers la course à pied. Les 2-3 premières années c’était vraiment loisir. J’ai vu que je progressais très rapidement et de fil en aiguille je me suis mis au 3000m steeple. C’est une discipline qui n’est pas monotone et qui ressemblait un peu au cross avec beaucoup de relances. Une discipline dans laquelle je n’étais pas mauvais.
As-tu toujours eu une bonne hygiène de vie ?
Tout est relatif. Je suis un bon vivant. J’aime les choses bien grasses et faire la fête avec mes amis mais il y a un temps pour tout. Pendant les périodes d’entraînement et de compétition, j’ai toujours fait le maximum pour essayer d’éviter les blessures, récupérer au mieux et être en forme au moment de la compétition.
As-tu réalisé une préparation spécifique pour Koh Lanta ?
Pas vraiment. Je fais du sport au quotidien (course à pied, renforcement musculaire). J’avais les bases mais j’ai ralenti sur la course à pied parce que ça “affûte” et mon but était de prendre quelques kilos avant de partir. C’est quelque chose que je n’ai pas réussi à faire mais je me suis bien musclé. J’ai beaucoup travaillé la proprioception et l’équilibre.
Est-ce que le fait d’être un athlète t’a aidé dans l’aventure ?
Oui, c’est quelque chose qui aide, sur les épreuves sportives, au moins au début. Il faut savoir qu’en temps qu’athlète on dépense énormément de calories lors de nos efforts parce qu’on s’emploie plus que les autres. Je pense avoir beaucoup plus souffert de la nourritures que d’autres participants plus sédentaires, qui font moins de sport. On est tellement faibles qu’au niveau de la lucidité ou du physique, on est forcément impactés.
Comment fais-tu pour gérer ton stress avant une compétition ?
J’ai cette adrénaline avant le départ qui me permet de me concentrer dans ma course et de me mettre dans ma bulle. Je n’ai pas de stress négatif. Sur une compétition, quand j’arrive bien entraîné, il n’y a pas de doutes à avoir donc le stress doit rester positif.
As-tu modifié ton alimentation avant de partir ?
J’ai essayé de manger, manger, manger pour avoir quelques réserves mais avec le stress (positif) de savoir que j’allais partir à l’aventure ont fait que j’ai eu du mal à prendre du poids. C’est aussi ma morphologie qui fait que je ne prends pas trop de poids.
Une fois rentré, as-tu retrouvé un “corps de sportif” rapidement ?
Pas du tout. J’ai mis trois semaine à récupérer. J’avais des problèmes de foie. J’étais omnibulé par la nourriture alors j’ai eu énormément de crises de foie et de brûlures d’estomac. On m’a même découvert une hépatite. Ca a été très compliqué de se remettre au sport. Je l’ai fait petit à petit et le confinement m’a aidé à faire beaucoup de renforcement musculaire. Ca m’a permis de garder une activité quotidienne.
Quels sont tes conseils pour éviter les blessures ?
J’ai la chance de ne m’être (quasiment) jamais blessé. Il faut bien s’hydrater. Il faut être très bien équipé. Les rares fois où je me suis blessé, c’est parce que mes chaussures étaient usées. Il faut aussi faire attention à l’alimentation tant que ça reste un plaisir. Cela ne doit pas être une contrainte. Si on a envie de manger quelque chose, il ne faut pas se priver. Il faut donc se modérer, bien manger, bien récupérer, bien dormir… Tout ça, c’est la recette magique !
Aurais-tu quelques conseils pour aider les runners à progesser ?
La régularité est ce qu’il y a de plus important. Avec les athlètes que j’entraîne, on a fait des cycles de 12 semaines et la progression est incroyable. C’est juste qu’ils n’avaient pas de cadre, de plan d’entraînement, de retours. Aujourd’hui ils sont structurés dans leur manière de s’entraîner et réguliers. Ils peuvent se féliciter. Moi je leur ai juste apporté de bons conseils et de bonnes séances mais c’est à eux de faire le travail pour rester motivé et réussir.
Pourquoi as-tu accepté d’être ambassadeur des #42 Healthy Running Days ?
C’est une opération qui me parle. La course à pied est une passion à plein temps qui me demande des concessions et sacrifices. Dans ces concessions, il y a le fait de bien manger, s’hydrater, de bien dormir, d’être bien équipé, bien accompagné (kiné ou médecins). Tout ça mis bout à bout fait que c’est un honneur d’être ambassadeur de cette opération. C’est mon élément et je me retrouve à travers cette opération. C’est que du positif !

Mauraine est docteur en psychologie cognitive et psychologie du sport. Son travail porte sur l’étude des facteurs psychologiques et cognitifs prédisant l’occurrence des blessures chez les coureurs.