Connaître son type de motivation pour adapter ses séances et courir en bonne santé (2/3)
Les motivations intrinsèques
Petit rappel :
Lorsqu’une personne est motivée intrinsèquement, elle est guidée par ses propres forces. Les raisons pour lesquelles elle agit sont liées (1) au plaisir qu’elle peut ressentir durant la réalisation de la tâche, (2) à l’épanouissement personnel qui peut en découler, ou (3) à tout autre bénéfice physique ou émotionnel qu’elle seule peut comprendre.
Jusqu’à aujourd’hui la littérature scientifique a pu définir différents types de motivation intrinsèque. La motivation intrinsèque à la connaissance est une motivation qui existe chez les personnes qui sont motivées à l’idée d’apprendre de nouvelles choses.
La motivation intrinsèque à l’accomplissement existe quant à elle chez ceux /celles qui sont motivé(e)s à agir lorsqu’ils (elles) éprouvent la sensation d’avoir accompli quelque chose. Pour finir, la motivation intrinsèque à la stimulation émerge lorsque qu’une personne est motivée d’agir car elle sait qu’elle ressentira des émotions ou des sensations fortes.
Les motivations extrinsèques
Petit rappel :
Lorsqu’une personne est motivée extrinsèquement, elle est guidée par des forces externes. Les raisons pour lesquelles elle agit sont souvent liées (1) à ses obligations familiales ou professionnelles, (2) aux injonctions régulières de la société, ou encore (3) aux normes sociales qu’elle a intégrées.
Jusqu’à aujourd’hui la littérature scientifique a pu définir différents types de motivation extrinsèque. La motivation extrinsèque intégrée qui pousse à agir lorsque (1) l’on comprend les raisons pour lesquelles on le fait, (2) qu’on les accepte, et (3) qu’on les intègre comme faisant partie de nos valeurs. La motivation extrinsèque identifiée qui guide une personne lorsque (1) qu’elle comprend les raisons pour lesquelles l’environnement lui demande d’agir, et (2) qu’elle les accepte. La motivation extrinsèque introjectée qui pousse à agir sous contrainte. A ce moment les actions sont ponctuées de « il faut », « je dois », « je n’ai pas vraiment le choix ». Pour finir, la motivation extrinsèque à régulation externe qui nous oblige à agir le plus souvent pour éviter une punition ou pour obtenir une récompense rapidement.
Voici un exemple pour vous aider à mieux différencier les types de motivations extrinsèques
Une personne souhaite se (re)mettre au sport :
- Motivation extrinsèque intégrée : à ce stade la personne se (re)met au sport car elle a intégré les valeurs externes de santé et de bien-être (diffusées par les campagnes de promotions du gouvernement et les conseils des médecins) en valeur interne. Elle ne s’exerce pas parce qu’on lui conseille mais parce que faire du sport lui permet d’agir en accord avec elle-même.
- Motivation extrinsèque identifiée : à ce stade la personne se (re)met au sport car elle sait l’importance d’être physiquement active pour pouvoir jouir d’une bonne santé et d’un certain bien-être. Toutefois, bien qu’elle le sache, être sportive pour être en bonne santé ne fait pas partie de ses valeurs. Elle agit parce que son entourage lui conseille mais n’y adhère pas complètement.
- Motivation extrinsèque introjectée : à ce stade la personne se (re)met au sport sans comprendre et sans adhérer aux raisons pour lesquelles elle agit. Faire du sport n’est pas un choix par une action ponctuée de « il le faut », « je dois » ou « je n’ai pas vraiment le choix ». Elle est dubitative concernant les bienfaits que le sport peut lui apporter mais le fait quand même parce qu’elle s’y sent obligé(e).
- Motivation extrinsèque à régulation externe : à ce stade la personne se (re)met au sport car elle souhaite éviter une punition (ex : l’aggravation de sa maladie) ou obtenir rapidement une récompense (ex : le recul de sa maladie). Elle agit non pas par ses convictions mais parce que l’environnement lui montre qu’elle n’a pas le choix.
Et vous, vous en êtes où de votre motivation ?
Dans le prochain article il sera question de vous donner des outils afin d’optimiser vos séances et diminuer la probabilité de vous blesser.
Un article rédigé par :
Mauraine Carlier – Docteur en Psychologie, Psychologue spécialisée en Neuropsychologie et Psychologie du Sport

Mauraine est docteur en psychologie cognitive et psychologie du sport. Son travail porte sur l’étude des facteurs psychologiques et cognitifs prédisant l’occurrence des blessures chez les coureurs.